Fondation – Les conséquences de l’actualité politique malienne sur les actions de la Fondation

L’année 2022 commence dans un contexte politique mouvementé au Mali. Cela fait suite à l’annonce par la junte d’une prolongation de la transition, repoussant les élections présidentielles initialement prévues en février 2022.

RÉSUMÉ DE LA SITUATION AU MALI 

Pour rappel, le colonel Assimi Goïta, avait mené un coup d’Etat contre le président Ibrahim président Ibrahim Boubacar Keïta (décédé en janvier 2022 à Bamako) en août 2020, avant de pousser à la démission le président de transition Bah N’Daw en mai 2021. Depuis lors, le colonel est à la tête du pays. 

À la suite du premier coup d’État, la junte s’était engagée à l’organisation d’élections présidentielles sous 18 mois qui devaient se tenir le mois prochain. Le nouveau calendrier électoral présenté a donc provoqué de vives réactions de la part des membres de la Cédéao, qui ont immédiatement voté de lourdes sanctions économiques et financières contre le Mali, plaçant le pays sous embargo (gel des avoirs maliens, fermeture des frontières, suspension des échanges commerciaux hors produits de première nécessité…). À l’international, la France, l’Union Européenne et les États-Unis soutiennent également ces sanctions.

En réaction à cela et sur appel de la junte, une forte mobilisation nationale a été constatée le vendredi 14 janvier dernier. Des milliers de personnes ont massivement manifesté, partout dans le pays, contre les sanctions de la Cédéao et les pressions internationales. 

IMPACT SUR LES ACTIONS DE LA FONDATION

C’est dans ce contexte que la Fondation Sadev mène ses actions au Mali depuis quelques mois. Cependant, cette instabilité de la situation politique au niveau national  n’entrave pas l’intervention de la Fondation, spécialisée dans la mise en œuvre du dernier kilomètre de l’aide publique. En opérant au plus proche des populations, et des acteurs locaux, la Fondation reste ainsi en marge des enjeux politiques ou diplomatiques. 

Ces derniers mois, les équipes ont tout de même pu ressentir quelques répercussions opérationnelles, notamment au niveau des procédures administratives ralenties qui ont parfois du mal à aboutir. De plus, avec la fermeture récente des frontières et l’arrêt actuel des vols Air France, une incertitude pèse également sur la faisabilité des missions sur le terrain dans les semaines ou les mois à venir.

À la Fondation, nous sommes convaincus que c’est précisément dans ces périodes complexes que l’aide au développement prend tout son sens et qu’il faut redoubler d’efforts. Au milieu de ces bras de fer géopolitiques, les populations qui sont les premières impactées subissent une dégradation de leurs conditions de vie sur les plans économique, social et sécuritaire. L’embargo actuel risque d’avoir des conséquences désastreuses sur les populations (pertes d’emplois, inflation, pénuries….) dans les semaines à venir. 

Et pourtant depuis quelques années, en raison de l’instabilité politique au Mali, on constate une réduction des projets de coopération. D’après une étude du programme Solidarité Eau (Eau & Assainissement – Bilan des coopérations décentralisée 19 novembre 2021), le pays a connu une baisse de 50% du nombre d’actions dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Si on remonte au début de la crise en 2012, le chiffre est encore plus critique. 

C’est pourquoi, malgré les difficultés rencontrées et les aléas politiques, les équipes de la Fondation continuent de se mobiliser et poursuivre leurs actions au quotidien, avec pour seul objectif, l’amélioration constante de la qualité de vie des populations maliennes. Nous profitons de l’occasion pour remercier nos partenaires de rendre cela possible.