Le CFIP de Djomani a organisé, de février à mai 2023, un chantier-école pour les jeunes de la section maçonnerie. Le chantier a porté sur la construction d’une maison traditionnelle de type « Paya lamdji ». Ces maisons traditionnelles comoriennes construites à partir de matériaux locaux (mtsepve et wuhantza), sont aujourd’hui extrêmement rares à Grande Comore et ont été petit à petit remplacées par des constructions en béton.
L’objectif de ce chantier école était de former les jeunes à des techniques de construction traditionnelle dans un but de préservation du savoir-faire et de revalorisation de ces constructions écologiques en voie de disparition. Cette expérience a également permis aux jeunes de redécouvrir un pan de la culture comorienne oubliée.
Visible depuis la route, le paya trône fièrement devant le bâtiment du CFIP et attire la curiosité des passants qui s’arrêtent pour l’admirer. Le paya sera inauguré lors de la journée portes ouvertes du CFIP, le 23 juin 2023. Ce chantier-école s’inscrit dans le cadre du projet PISCCA, co-financé par l’Ambassade de France aux Comores.
La Fondation a interrogé M. Ben Abdou Zoubeiri, le directeur du CFIP au sujet de ce chantier-école :
Quelle a été la réaction des jeunes quand ils ont appris qu’ils allaient construire un paya ? Savaient-ils de quoi il s’agissait ?
Les réactions ont été variées, les jeunes qui connaissaient les payas pensaient être capables d’en construire un tandis que la plupart des moins de 25 ans ignoraient totalement de quoi il s’agissait. De manière générale, l’enthousiasme a été au rendez-vous, ils étaient tous curieux de découvrir ce procédé de construction.
Quels sont les principaux enseignements que les jeunes ont tiré de ce chantier école ?
Les jeunes ont pu découvrir les différentes étapes de la construction d’un paya lamdji ainsi que le vocabulaire associé : de la fondation appelée “djando” en passant par la mise en place du bois de palissade “mhimiso”, jusqu’au toit “triho”. À travers ce chantier école, ils ont donc pu acquérir les compétences nécessaires pour réaliser cette construction traditionnelle comorienne.
Comment les jeunes vont pouvoir réutiliser les enseignements acquis ?
Les jeunes vont pouvoir réutiliser les enseignements acquis à travers différents projets. Une habitante de Djomani s’est adressée au CFIP pour demander la construction d’un paya. Les jeunes pourront également, avec l’assistance d’un artisan, participer à la construction des bungalows sur le site de Nyoumbadjou, dans le cadre du projet Ecotourisme et Patrimoine menée par le consortium Fondation Sadev/CADF. Enfin, le CFIP et ses partenaires souhaitent communiquer et valoriser ce chantier école afin de proposer les services des jeunes dans le domaine de la construction traditionnelle comorienne.
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