Fondation – L’impact de la communication sur la rentrée 2021-2022 du CFIP de Djomani

Le CFIP de Djomani Mboudé (Grande Comores) a été créé en 2012 à l’initiative de l’association de la diaspora, la CADF. Le centre dispense actuellement deux formations diplômantes de deux ans : maçonnerie et électricité. Sa capacité d’accueil est de 80 élèves, soit 20 élèves par section et par année.

Depuis sa création, 5 rentrées scolaires se sont déroulées au centre de formation de Djomani. La rentrée 2021-2022 est la sixième. Pour la première fois, le nombre d’inscriptions a dépassé la capacité d’accueil des deux sections. L’effectif total pour cette année scolaire 2021-2022 est de 65 apprenants (contre 44 pour l’année précédente), dont 24 en première année d’électricité et 20 en maçonnerie, sans compter les 18 personnes inscrites sur liste d’attente. Pour mesurer ces chiffres à juste titre, il est utile de rappeler que la section maçonnerie est restée fermée 3 ans en raison d’un nombre d’inscriptions insuffisant.

Nous allons tenter de comprendre ce phénomène et évaluer l’impact des actions de communication entreprises sur la rentrée 2021-2022.

Mise en place d’une stratégie de communication

Cette année, l’équipe du CFIP, accompagnée par les équipes de la Fondation, a travaillé sur la stratégie de communication du centre, dans l’optique de le faire connaître et de booster les inscriptions pour la rentrée 2021-2022. Ces actions viennent compléter le travail d’accompagnement et de renforcement du centre, mené sur l’année scolaire 2020-2021, dans le cadre du projet PIDAD (co-financé par l’ambassade de France, la diaspora et la Fondation Sadev). Le PIDAD a contribué à une année scolaire réalisée dans de bonnes conditions (sans interruption pénalisante de cours (en dehors du covid) ou sans impayés de salaire des professeurs).

La première étape a été de repenser le fond et la forme des supports de communication (flyers, affiches, posts réseaux sociaux) afin qu’ils soient plus adaptés, et qu’ils délivrent un message clair qui s’adresse et parle aux jeunes. Terminé les longs textes sur la genèse du projet, l’accent a été mis sur la présentation des formations et de ce qu’elles vont concrètement apporter aux jeunes, à savoir le contenu des programmes, les compétences acquises ainsi que les débouchés. Chaque support de communication doit être adapté à la cible adressée, ainsi on ne parlera pas de la même manière aux futurs apprenants qu’aux entreprises partenaires. Dans ce sens, le design des attestations de réussite (stage ou CAP) a également été repensé, pour s’adapter davantage au goût des diplômés et participer à la valorisation de l’image du centre.

Ensuite, il a été question de redéfinir les canaux de diffusion pour ces nouveaux outils de communication. Au-delà des traditionnels supports papiers, qui ont une portée limitée, il a été envisagé des moyens de communiquer à plus grande échelle, en prenant en compte les habitudes des jeunes à adresser. Facebook étant le réseau social le plus suivi aux Comores, c’est tout naturellement que nous avons créé la page Facebook du centre. L’objectif de cette page publique est d’assurer une visibilité au centre mais également de montrer son dynamisme en partageant ce qu’il s’y passe au quotidien. Grâce à la mobilisation des élèves (actuels et anciens), la page a été likée plus d’une centaine de fois en seulement quelques jours.

L’impact de ces nouvelles actions de communication

La refonte des supports de communication et leur plus large diffusion ont eu des effets à plusieurs niveaux. Dans un premier temps, ils ont permis de renforcer l’impact des actions de sensibilisation menées par les professeurs dans les collèges et lycées. Ces séances de sensibilisation sont organisées tous les ans, mais cette année grâce à des outils adaptés et plus attrayants (affiches et flyers), la portée du message a été renforcée. Sur un total de 55 inscriptions, 11 ont été encouragées par ces actions des professeurs.

La mise en place de la page Facebook a également constitué un très bon levier pour la communication de la rentrée, et a permis de toucher de nombreux jeunes. Le post de présentation de la filière maçonnerie, relayé sur la page de deux radios locales, a bénéficié d’une grande visibilité. En quelques heures, nous avons pu mesurer la puissance d’une telle communication, avec 16 429 personnes touchées par le post, 355 interactions et 23 partages. C’est la force des réseaux sociaux qui permettent de toucher une large audience rapidement et (presque) sans frais. Quelques jours après ce post, les inscriptions se multipliaient au centre, y compris pour la filière maçonnerie habituellement délaissée par les jeunes. Après la mise en place d’une liste d’attente, les inscriptions ont d’ailleurs dû être suspendues, faute de place disponible. L’objectif maintenant, est de continuer d’alimenter régulièrement cette page pour renforcer la visibilité du centre tout au long de l’année, et de trouver les relais pertinents pour augmenter la portée des posts.

L’ensemble des évènements (cérémonie de remise des attestations, cérémonie de lancement de projets…) qui se dérouleront au centre vont pouvoir être relayés sur cette page, ce qui favorise leur réussite tout en contribuant à faire connaître et renforcer l’image du CFIP.

À travers cette page Facebook et les nouveaux supports papiers, c’est l’image des apprenants qui est également valorisée, ce qui encourage spontanément les élèves à partager et recommander leurs formations, renforçant le puissant mécanisme de bouche à oreille. Les apprenants sont les meilleurs prescripteurs auprès des jeunes, c’est pourquoi va être rapidement réalisé des séries de témoignages vidéos d’apprenant en formation et de diplômés ayant trouvé un emploi.

Au-delà des chiffres très encourageants, cette rentrée marque un tournant dans l’histoire du centre. De nouveaux enjeux se dessinent, tels que la mise en place d’un nouveau processus de sélection, l’ouverture de nouvelles classes/filières ou encore la pérennisation du fonctionnement du centre.

De l’importance de la communication

Trop souvent la communication est perçue comme facultative, comme un plus, car elle ne constitue pas quelque chose de “tangible”. Ce n’est pas là dessus que l’on concentre les efforts en début de projet, quand il y a tout à construire. Et pourtant, elle devrait être perçue comme un moyen à part entière de parvenir aux objectifs, un moyen d’obtenir des résultats concrets. La communication est un réel facteur de réussite. Pour cela, elle doit faire partie intégrante des projets dès leur conception et un budget conséquent doit lui être destiné.

Pour ancrer cela auprès des équipes du CFIP, des séances de renforcement de capacités en communication seront dispensées au CFIP par les équipes de la Fondation Sadev, afin de travailler un plan de communication et les outils pour les années scolaires à venir. Ces activités se réaliseront dans le cadre du projet PISCCA, cofinancé par l’Ambassade de France aux Comores et la Fondation Sadev.